Dijon - Capitale de la Bourgogne - 22 h 30

24/07/2012 08:34

Un cadavre encombrant

 

Prologue - Enquêteur Lydie

 

Dijon- Capitale de la Bourgogne- 22 h 30

Monsieur Fouine plie au carré sa serviette de bains, après s’être minutieusement brossé les dents, non sans avoir oublié au préalable d’utiliser le petit miroir qu’il a tourné dans tous les sens dans sa bouche afin d’en vérifier l’annonce d’une éventuelle carie, pour terminer ensuite, par le fil dentaire et enfin le bain de bouche. Temps de l’opération vingt minutes.

Avant cela, il a effectué un autre rituel qui consiste à vérifier que toutes les portes et fenêtres de la maison sont bien verrouillées. Sachant que lesdites ouvertures disposent de cinq verrous, et que la maison comporte onze pièces (y compris cellier et grenier), cette quotidienne vérification lui a encore pris quarante cinq minutes

Ce soir, il est fatigué, donc il n’a pas regardé au dehors, ce que trafiquent les voisins. Son occupation favorite. La canicule y est sans doute pour quelque chose, vu son  âge qui commence à se faire sentir, cinquante neuf ans. Il était récemment encore, gardien d’immeuble et à présent, à la retraite anticipé pour raison de santé : ses nerfs.

Son épouse d’un caractère doux et toujours serein, repose son dos sur un monticule d’oreillers moelleux. Elle lit son magazine préféré : « Les joies du jardinage ».

Voyant son époux  enfin se diriger vers le lit conjugal, elle s’arrête de lire pour lui demander en souriant:

-- Quand vas-tu cesser de t’inquieter ?

-- Il faut des gens comme moi, pour surveiller !

-- Surveiller quoi ?  Tu as voulu quitter notre loge de Paris pour calmer tes nerfs, et pourtant, tu recommences !

Tout en écartant les draps pour s’asseoir sur le matelas, il rétorque :

-- Tu as vu notre nouveau voisin ?

-- Oui, je l’ai vu et il est très gentil. Il s’appelle Renard. Il est en plein divorce, le pauvre !

-- Cet homme, est louche. Je vais le surveiller de près, crois-moi !

Et sur ce,  sans une douce promesse d’une bonne nuit à son épouse, il éteint brutalement la lumière sans plus lui demander si elle avait terminé sa lecture.

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